Perspectives et voies d’avenir pour la francophonie en Alberta
Par Laura Osorio
L’anglais et le français sont les deux langues officielles du Canada mais c’est l’anglais qui est la langue prédominante partout dans le pays. Dans plusieurs provinces comme le Québec, le Nouveau-Brunswick, le Yukon et le Nunavut, le français est considéré comme la langue officielle principale des provinces. Aussi, on voit que dans certaines parties du pays comme le nord de l’Ontario, le sud du Manitoba et le sud de l’Alberta, il y a des petites communautés où le français est la langue prédominante.
Si on s’arrête pour regarder plus attentivement la province de l’Alberta, on peut voir le développement de la langue française à travers le temps. Lorsque le Canada n’avait pas encore acheté les terrains de la Baie d’Hudson, les habitants parlaient le français librement. Après que le territoire a été acheté en 1875, l’anglais a été imposé et ses habitants ont perdu leurs droits de langue. Mais cette injustice n’a pas duré longtemps parce que les personnes avaient une persévérance immense pour conserver leurs langue et peu à peu ils ont demandé au gouvernement de rétablir les droits qui leur ont été enlevés au passé. Après plusieurs efforts, le peuple Albertain a enfin obtenu ce qu´ils demandaient tant.
Alors, si on continue à regarder notre histoire albertaine on peut voir que le but principal de nos ancêtres était l’éducation en français, parce que si on enseigne à nos enfants la langue maternelle qui est le français, la culture survivra et elle sera transmise plus facilement de génération en génération. Entre 1875 et 1901, le gouvernement nous a donné des droits pour que les enfants puissent avoir une éducation française gratuite seulement quelques heures par semaine et aussi la permission d’utiliser le français pour expliquer des concepts que les étudiants ne pouvaient pas comprendre clairement quand ils étaient expliqués en anglais. En 1968, on a eu le droit de pouvoir enseigner 50% des cours en français de la 1ère jusqu’à la 12ème année et seulement huit ans après, en 1976, on a eu le droit d’enseigner 80% des cours de la 1ère jusqu’à la 12ème dans les écoles publiques. Un autre grand évènement qui a marqué l’éducation franco-albertaine a été l’ouverture des institutions privées d’apprentissage 100% françaises comme le Juniorat Saint-Jean (1908), Le Collège des Jésuites (1913) et l’Académie Assomption (1926).
En mars 1994, pour la première fois dans son histoire, la communauté francophone a eu le droit de participer aux élections des commissaires scolaires francophones pour les régions d’Edmonton/Legal, Rivière-la-Paix et Saint-Paul/ Plamondon/ Medly. C’était un moment historiquement important parce qu’il a marqué la fin de la lutte pour l’éducation française en Alberta, lutte qui a duré 101 ans.
Comme conséquence de cette lutte, on voit que les Franco-Albertains ont construit de grandes institutions éducatives telles que l’Académie Assomption et le Collège Saint-Jean devenu le Campus Saint-Jean. Depuis 1982, ils ont établi cinq commissions scolaires et 29 écoles qui regroupent plus de 3 000 élèves. Ils ont aussi participé au développement des programmes d’immersion française.
Si on se demande quelles sont les perspectives et voies d’avenir de la francophonie en Alberta, je dirais que l’histoire nous montre qu’avec de la détermination on est capable de tout accomplir. On a l’exemple de la lutte pour avoir nos écoles en français et maintenant on voit qu’on n’a pas seulement des écoles qui promeuvent la langue française, on a aussi des espaces didactiques comme La Girandole, école de danse, l’Uni Théâtre, des garderies, des églises, des centres médicaux, on a aussi le Centre de développement musical, l’Alliance française, les Jeux francophones de l’Alberta entre autres.
L’avenir de la francophonie albertaine est déjà dans le chemin du progrès parce que même si on habite dans un milieu complètement anglophone, notre culture française a prévalu pour plus de 100 ans et elle continuera à grandir parce que la fierté des franco-albertains ne la laissera pas s'éteindre.