mercredi 1 décembre 2010

Perspectives et voies d’avenir pour la francophonie en Alberta

Perspectives et voies d’avenir pour la francophonie en Alberta
Le déclin de la langue française - Est-ce qu’on est en train de perdre ‘notre’ français ici en Alberta?
            par Carmen Boucher
La francophonie en Alberta n’est plus la même que celle de ma jeunesse.  Qu’est-ce qui lui est arrivé?  Pourquoi a-t-elle changé?  Est-ce qu’elle reviendra?  Si oui, comment?
Les Francophones
Il y a cinq générations de ‘franco-albertains’ dans ma famille, peut-être même plus.  Mais ne soyez pas dupe.  Je n’ai pas toujours été immergée dans ma langue maternelle. 
Née dans une famille francophone, ma première introduction à l’anglais s’est déroulée quand j’avais un an et quand ma mère m’a laissée avec une nounou anglaise, lui ayant expliqué que si je disais « l’eau l’eau », j’avais soif.  Le reste du temps il fallait qu’on se débrouille pour communiquer.  C’est pourquoi, dès mes deux ans, j’étais plus ou moins complètement bilingue.
Ma rentrée à la maternelle a tout changé, car je me suis trouvée en présence d'enfants anglophones qui ne parlaient pas du tout le français.  Ces relations ont beaucoup contribué à la détérioration de mon intérêt à parler en français, un état qui continuerait durant des décennies.  Ayant parlé à  beaucoup d’autres francophones, je me suis rendu compte que je n'étais pas la seule à avoir ‘perdu’ son français. 
Les Anglophones
A mon avis, il y a beaucoup d’autres facteurs qui contribuent au déclin de la langue.  Le fait que les francophones ont été forcés à accepter l'entrée des anglophones a changé la face de la francophonie.  La culture francophonie en Alberta a toujours été très forte, mais elle était aussi très exclusive.  Les gens protégeaient leur monde, leur contexte culturel, avec une férocité sèche.  Je pense qu’ils ont changé d’idée quand ils se sont aperçus que, s’ils ne modéraient pas leur contrôle de qui serait accueilli dans le ‘cercle privilégié’, ils perdraient tout.
L’introduction de la ‘french immersion’ dans nos écoles a grandement ouvert les portes à la langue française, en plus de notre culture elle-même.  C’est génial d’avoir tant d’élèves qui sont intéressés à apprendre le français, particulièrement quand il y a beaucoup de jeunes francophones qui ne se trouvent pas si motivés.  Pourtant, cela ne fait pas plaisir à tous. «  Pourquoi pas? » me demanderez-vous.  La réponse se trouve dans la réduction de la ‘pureté’ de la langue.  Il y en a beaucoup qui grincent des dents quand ils entendent un anglophone qui parle avec un mauvais accent et qui ‘massacre’ cette belle langue romane.   Personnellement, je crois que cette affluence des anglophones augmente la puissance du français, lui donnant une chance de survivre.
La croissance du nombre d’écoles francophones dans la province nous donne la preuve que les parents qui parlent français, soit appris chez eux ou à l’école, veulent que leurs enfants apprennent aussi cette langue merveilleuse.
L’Horizon
Que pouvons-nous faire pour conserver la langue de nos ancêtres?  Les francophones qui ne parlent plus correctement, retrouveront-ils leur amour pour la langue?   L'immersion des anglophones au français insuffle souvent une nouvelle vie à la langue, mais à quel prix? Autrement dit, est-ce que ces nombreux jeunes vont sauver notre langue?  Ou vont-ils trop changer la prononciation et la ‘vie’ de la langue, à tel point qu’elle sera pu la ‘notre’? 




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